Le nucléaire, moteur de relance
Atteindre la neutralité carbone en 2050, malgré les incertitudes, nécessitera de relever de nombreux défis et de faire des choix. Même si l’énergie nucléaire a de nombreux atouts, elle devra démontrer qu’elle a toute sa place dans le paysage européen et français dans 30 ans. Voici l’édito de la RGN 2 (mars-avril) signé par Xavier Ursat, président de la SFEN.
La crise du Covid-19 a une nouvelle fois montré la résilience et la solidarité des 3 000 entreprises de la filière nucléaire française. Grâce aux dispositions prises pour préserver la santé de ses salariés et adapter ses programmes de maintenance, elle a pu poursuivre sans discontinuer ses missions d’intérêt général, en toute sûreté, pour tous les Français.
Cette crise aura des conséquences qui appellent à l’émergence de nouveaux modèles. En France, le gouvernement a esquissé les priorités de la relance : réindustrialiser notre territoire, assurer notre sécurité d’approvisionnement et notre souveraineté nationale,en ligne avec un objectif – parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050.
Ces priorités, nous les avions partagées lors de notre Convention annuelle, organisée par la SFEN avec le GIFEN et le CSFN, le 5 février dernier. Nous tentions de définir comment, à l’horizon 2050, apporter à la France la garantie, avec l’énergie nucléaire, de disposer de 50 % de production d’électricité pilotable sans CO2 et ainsi d’atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble de son économie. Ces enjeux, notre filière les relève chaque jour. Elle peut être un moteur de la relance pour la France.
L’exploitation des installations nucléaires fournit un premier socle d’activité fondamental, avec en complément plusieurs autres projets majeurs. En particulier, le lancement d’un programme de construction de nouveaux EPR bénéficierait à la fois à sa trajectoire de décarbonation et au renforcement de sa souveraineté industrielle ; il favoriserait la reprise, dans les territoires, de l’activité d’un tissu industriel travaillant aussi pour des secteurs plus durement touchés par la crise comme l’aéronautique, le BTP, la chimie, la défense, le naval et la sidérurgie.
Notre filière est déjà engagée dans la préparation d’un tel programme. Elle s’est structurée et se donne les moyens d’en maîtriser les enjeux industriels. Elle s’attache à tirer tous les enseignements des premiers chantiers EPR en France et d ans le monde.
À chaque grande crise économique et sociale, l’investissement dans les infrastructures, en particulier énergétiques, a constitué une opportunité majeure de reconstruction. Une fois encore, l’énergie nucléaire a vocation à contribuer aux enjeux industriels, sociétaux et climatiques de demain. Vous pouvez compter sur la SFEN pour porter cette conviction avec ouverture et humilité.