Osiris : médecins et techniciens vent debout - Sfen

Osiris : médecins et techniciens vent debout

Publié le 28 février 2015 - Mis à jour le 28 septembre 2021
osiris

Exploité par le CEA sur le plateau de Saclay en région parisienne, le réacteur Osiris est l’un des neuf réacteurs nucléaires au monde à produire le technétium 99m, radioélément essentiel à la médecine pour l’imagerie médicale. Sa fermeture prévue en fin d’année fait courir le risque d’une pénurie. Conscient des risques pour la santé publique (réduction des examens de dépistage et de suivi de maladies graves), le corps médical se mobilise et tente de se faire entendre.

Le technétium 99m permet de réaliser les diagnostics des cancers ou des pathologies osseuses. Il est utilisé dans 75 % des examens et dans tous les domaines : neurologie, rhumatologie, gynécologie… Aucun élément ne peut se substituer à grande échelle et à un coût raisonnable au technétium 99m. Selon l’Académie de Médecine, chaque année près de 30 millions d’examens sont effectués dans le monde avec ce radioélément, dont 8 millions en Europe et 1 million en France.

Osiris assure 8 % de la demande mondiale

Le technétium 99m est actuellement produit par neuf réacteurs dans le monde. Cinq d’entre eux assurent la production de 90 à 95 % de la demande mondiale. Osiris est l’un d’eux et fournit entre 8 et 12 % de la demande totale.

Si la part relativement faible d’Osiris dans la production mondiale pourrait atténuer les craintes, d’autres éléments font craindre une situation critique. En effet deux réacteurs cesseront totalement ou partiellement leur activité entre 2016 et 2018, le NRU au Canada qui contribue pour 43 % à la production et le BRE en Belgique (11 %).

La réponse du Gouvernement

Le Gouvernement propose de remplacer les scintigraphies par d’autres examens. Si c’est techniquement possible, André Aurengo, membre de l’Académie de Médecine, précise que « c’est matériellement et financièrement impossible : le produit radioactif coûterait beaucoup plus cher que l’actuel technétium et représenterait un surcoût d’environ 150 millions d’euros chaque année. »

La CGT ajoute que la proposition du Gouvernement ne tient pas compte du fait que pour « pouvoir faire tous les dépistages grâce à la tomographie par émission de positons (TEP), il faut au minimum doubler voire tripler le nombre d’appareils existant en France alors que, dans le plan cancer 2014-2019, aucun achat de TEP n’est prévu. »