Quelles perceptions du nucléaire au Royaume-Uni ?
En 2019, une étude BVA commandée par Orano a révélé que 69 % des Français estimaient que l’énergie nucléaire contribuait à la production de gaz à effet de serre et au dérèglement climatique alors qu’elle est la première source d’énergie décarbonée en France (6 g eq CO2/kWh), et mondialement au même niveau que l’éolien (12 g eq CO2/kWh) selon les données du GIEC. Une perception erronée partagée par les jeunes de 18 à 34 ans à 86 %. Une récente étude outre-manche a souligné des résultats similaires au Royaume-Uni[1] avec néanmoins des spécificités. Focus sur les données clés.
Selon une étude de l’Institution of Mechanical Engineers, seulement 26 % des britanniques âgés de 18 à 24 ans savent que le nucléaire est une énergie bas carbone, contre 61 % des seniors (65-74 ans), pour une moyenne de 49 % des britanniques âgés de plus de 18 ans qui connaissent le caractère bas carbone du nucléaire.
D’une manière générale les émissions des différentes énergies ne semblent pas très claires pour le grand public. En effet seulement 65 % des britanniques ont conscience que le charbon n’est pas une énergie bas carbone (820 g eq CO2 /kWh). Quant au gaz, 45 % des sondés ont répondu que ses émissions de CO2 étaient faibles, alors que le GIEC a estimé le bilan médian à 490 g eq CO2 /kWh soit 40 fois les émissions du nucléaire par kWh.
La perception du nucléaire varie également selon le genre et les régions. Par exemple, 56 % des hommes britanniques ont un avis positif sur le nucléaire contre seulement 29 % des femmes et c’est en Ecosse où le soutien à l’énergie nucléaire est le plus fort (49 %) et dans l’ouest du pays (Pays-de-Galle compris) où le soutien est le plus faible (39 %).
Parmi les différences avec l’hexagone on peut noter que les Français sous-estiment à 59 % la part d’électricité d’origine nucléaire en France, alors que celle-ci est en réalité de 71 % et les britanniques, au contraire, surestiment la production à 42 % du mix électrique alors qu’elle représente environ 20 %.
L’étude a été menée sur tout le territoire à l’exception de l’Irlande du nord