Pour soutenir le développement de l’intelligence artificielle, Microsoft veut s’équiper de SMR
Pour développer leurs applications d’intelligence artificielle et les rendre de plus en plus performantes, les Gafams ont besoin d’importants Datacenters. Ces derniers sont très énergivores et Microsoft juge que la bonne manière de les alimenter pourrait provenir des petits réacteurs modulaires (SMR) dont le développement est très rapide aux États-Unis.
L’essor de l’intelligence artificielle demande beaucoup de puissance de calcul. Cela implique d’y consacrer des fermes de Datacenters. Ces centres de données sont ultra énergivores. Afin de répondre à ce besoin, le géant de l’informatique est bien décidé à s’appuyer sur des petits réacteurs modulaires ou Small Modulars Reactors (SMR). Ainsi, le journal américain The Verge rapporte une offre d’emploi publiée fin septembre pour un directeur de programme en charge de la stratégie de l’entreprise en matière d’énergie nucléaire.
L’avantage des SMR sera pour l’entreprise d’apporter d’importantes quantités d’électricité avec une empreinte au sol très faible et surtout des émissions de CO2 quasi nulles. Or, l’entreprise de Redmond s’est engagée à être « négative » en carbone dès 2030. C’est-à-dire que Microsoft n’émettra pas de carbone, mais de plus elle compensera toutes les émissions émises au fil de son histoire. Une gageure alors que les IA sont beaucoup plus gourmandes en énergie que les autres usages numériques. En particulier, les phases d’apprentissage des modèles d’IA sont particulièrement gourmandes. Dans un article des Échos, on peut lire que, dans le cas de Google, « l’apprentissage permanent des IA représente entre 10 % et 15 % des besoins en énergie de l’entreprise, soit 2,3 térawattheures en 2021. Cela représente la consommation des foyers de la ville d’Atlanta sur la même année ».
Un intérêt marqué pour le nucléaire
En choisissant de recourir aux SMR, Microsoft devrait solutionner cette question. D’autant plus facilement que les États-Unis regorgent de projets de petits réacteurs modulaires. Dans le rapport « la relance du nucléaire » publié par la Sfen, on peut notamment lire que le l’Inflation Reduction Act (IRA) apporte un soutien massif aux SMR. Ainsi plus d’une dizaine de sites d’implantations sont déjà identifiés sur le territoire et plusieurs modèles ont reçu des aides importantes. Le DoE a par exemple accordé « 2 milliards de dollars à TerraPower pour son réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium », l’entreprise fondée en 2006 par Bill Gates en personne. Bien au-delà de cette seule entreprise, Microsoft s’intéresse plus largement aux technologies avancées de réacteurs et même à la fusion nucléaire. En effet, en mai 2023, l’entreprise annonçait avoir signé un accord avec l’entreprise Helion Energy pour exploiter à partir de 2028 un réacteur à fusion. Un calendrier très serré pour déployer un réacteur d’une puissance de 50 MW. Helion entend démontrer sa capacité de production dès 2024. ■