Quand le Royaume-Uni accueille l’EPR - Sfen

Quand le Royaume-Uni accueille l’EPR

Publié le 23 octobre 2013 - Mis à jour le 28 septembre 2021

La décision britannique de commander à la France deux réacteurs EPR est un grand signal de confiance pour l’avenir du nucléaire en Europe et une excellente nouvelle pour l’industrie nucléaire française.

A l’opposé de la décision allemande de sortir du nucléaire – dont on commence à mesurer les conséquences négatives sur les plans économique et environnemental – le choix du Royaume-Uni confirme que de nombreux pays ont confiance dans la capacité du nucléaire à garantir un approvisionnement électrique continu et sûr tout en préservant l’environnement.

C’est en misant sur ces avantages que le Royaume-Uni a élaboré sa nouvelle politique énergétique fondée sur trois objectifs : sécurité d’approvisionnement ; très forte diminution du recours aux combustibles fossiles ; très forte diminution des rejets de CO2 ( le Plan Carbone prévoit de baisser de 80% les émissions de CO2 du pays sur la période 1990 / 2050). Pour parvenir à ces objectifs, le Royaume –Uni organise le développement conjoint des deux types d’énergie décarbonée que sont les énergies renouvelables et le nucléaire. Outre la réalisation des deux EPR d’Hinkley Point C, qui devrait entraîner la création de 25 000 emplois, la commande deplusieurs autres réacteurs nucléaires est envisagée dans cette perspective. L’objectif à l’horizon 2050 est de parvenir à un mix électrique pratiquement exempt de combustibles fossiles.

La décision britannique est une marque de confiance dans la technologie nucléaire française et dans les réacteurs EPR dont 4 exemplaires sont actuellement en construction, en Finlande, en Chine et en France. Les deux unités d’Hinkley Point C vont bénéficier très largement de l’expérience ainsi acquise, cet « effet de série » contribuant fortement à la maîtrise des délais et des coûts de construction. Avec ces deux nouvelles « tranches », la puissance électrique totale des 6 EPR en construction sera de 9900 mégawatts, un volume conséquent illustrant le développement véritablement industriel des réacteurs de nouvelle génération au niveau mondial (Génération III).

La réalisation des EPR d’Hinkley Point C (à laquelle seront associées deux compagnies chinoises, CGN et CNNC ) profitera non seulement à EDF (architecte ensemblier) et à AREVA ( fournisseur des chaudières nucléaires , du contrôle-commande et du combustible) mais à beaucoup d’autres entreprises françaises de grande taille ou de moindre envergure. Celles-ci seront associées au projet et interviendront sur le chantier aux côtés des entreprises locales et d’entreprises d’autre provenance. Au total ce projet aura une influence positive sur l’ensemble de la filière nucléaire française, non seulement sur le plan économique mais aussi en termes d’emplois créés en France, qui pourraient atteindre plusieurs milliers pendant toute la durée du chantier.  

 

Publié par Francis Sorin (SFEN)