[Série EPR de Flamanville] Macron, Morvan, Rémont, Lévy… La joie d’avoir démarré l’EPR - Sfen

[Série EPR de Flamanville] Macron, Morvan, Rémont, Lévy… La joie d’avoir démarré l’EPR

Publié le 6 septembre 2024

Cette divergence de l’EPR de Flamanville emballe la filière nucléaire qui se projette déjà vers la montée en puissance de cette machine, mais aussi sur toute la voie qu’elle ouvre à un nouveau parc nucléaire dans le pays. Tour d’horizon de quelques réactions.

Mardi 3 septembre, le réacteur EPR de Flamanville a divergé, c’est-à-dire que la première réaction en chaîne maitrisée a eu lieu permettant l’obtention d’un flux de neutrons stable et soutenu. SI la puissance du réacteur n’est qu’à quelques dixièmes de pour cent de sa puissance de 1650 MW, EDF organise déjà la montée en régime pour tester le comportement du réacteur sous le regard attentif de l’Autorité de sûreté nucléaire. Le prochain objectif est l’atteinte d’une puissance de 25 % et le raccordement au réseau d’ici la fin de l’automne.

Mais d’ores et déjà les réactions de satisfaction se multiplient sur les réseaux sociaux. Pour Emmanuel Macron : « Le Symbole de notre reconquête nucléaire et de notre souveraineté, le réacteur EPR de Flamanville démarre son activité. L’objectif : allier énergie nucléaire et énergies renouvelables pour atteindre nos objectifs climatiques et réduire le coût de l’électricité ».

Du côté du PDG d’EDF, Luc Rémont, on félicite bien sûr les équipes et on tire les leçons de ce chantier compliqué en se projetant sur l’avenir : « Flamanville 3 a été un chantier d’apprentissage, visant à garantir un niveau maximal de sûreté en diminuant la complexité. La construction de l’EPR de Flamanville nous a également permis de préserver et reconstituer un socle de compétences, indispensable pour mener la relance du nucléaire qui se prépare en France et en Europe, au service d’un avenir électrique ».

Le rapport Folz, moment de transition

Le prédécesseur à la tête d’EDF, Jean-Bernard Lévy, en poste jusqu’en septembre 2022, avait fait une opération-vérité sur le retard de l’EPR. Il commente : « Le rapport que j’avais commandé en 2019 à Jean-Martin Folz, puis rendu public après l’avoir présenté aux deux ministres de tutelle, avait souligné que les conditions d’une gestion efficace du programme n’étaient pas remplies au moment de la décision d’engagement de cet investissement. Avoir néanmoins franchi tous les obstacles et répondu à l’ensemble des contraintes fixées pour la sûreté de fonctionnement du réacteur est une performance qu’il convient de saluer ».

Mais il interpelle les pouvoirs publics : « les délais qui s’accumulent pour l’engagement définitif de notre pays dans la construction de nouvelles tranches sont préoccupants. Espérons que les incertitudes nées du contexte que nous vivons depuis quelques mois seront vite levées ! »

Le patron de l’EPR de Flamanville, Alain Morvan, décrit dans un long poste le mécanisme e la divergence avec la baisse de la teneur en bore et la remontée des grappes de commandes. Il explique que la puissance a été stabilisée à 0,1 %. Et bien sûr il s’enthousiasme : « Quelle émotion et quelle fierté d’assister en direct aux premiers battements du cœur de l’EPR ! ». Dans une réponse au post de Jean-Bernard Lévy, il avoue que le rapport Folz a été son livre de chevet depuis qu’il a été nommé à son poste.

1500 critères

Cédric Lewandowski, directeur du parc nucléaire et thermique, insiste sur la particularité de démarrer une telle machine : « Tout le professionnalisme, l’engagement et la résilience de nos équipes sont mobilisés pour réussir chaque étape du démarrage du réacteur, une première en France depuis 25 ans. Jusqu’à la fin du démarrage du réacteur, ce sont plus de 1500 critères de sûreté qui seront testés, soit trois fois plus que pour un redémarrage de réacteur en fonctionnement ».  Dans le cas du redémarrage d’un réacteur après un arrêt on est plutôt dans un ordre de grandeur de 400 à 500 critères à vérifier. ■

Par la Sfen
Image : Centrale de Flamanville – @EDF