La start-up Nucleus VR mixe réalités virtuelle et augmentée - Sfen

La start-up Nucleus VR mixe réalités virtuelle et augmentée

Publié le 26 juin 2018 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Développée depuis 2014, la start-up Nucleus VR proposera dès 2019 une solution clef en main permettant de fusionner interfaces de réalité virtuelle et augmentée. Cet outil permettra les interactions en temps réels entre des utilisateurs distants l’un de l’autre.

Fondée en 2010 par Alexander Bolton et son associé Martin Fleurent, la start-up Nucleus VR développe une solution logicielle permettant aux utilisateurs de créer eux-mêmes leur jumeau numérique à partir de leurs données 3D sans avoir à coder. Les données peuvent venir de leurs maquette 3D, de nuages de points ou de scans 3D. « Notre objectif est de lever les difficultés de création et de donner l’autonomie au client pour qu’il ne soit pas dépendant d’un prestataire d’animation 3D lorsqu’il veut modifier son jumeau numérique » explique Alexander Bolton.

La technologie est simple d’utilisation et se base sur le concept du BIM. La maquette 3D est le réceptacle de toutes les données. Nucleus VR simplifie et convertit les données 3D de manière à ce qu’elles puissent être utilisées sur tous les équipements disponibles, qu’il s’agisse de lunettes de réalité virtuelle ou d’interfaces de réalité augmentée, comme des lunettes HoloLens ou des tablettes.

La solution logicielle permet aussi de travailler simultanément à plusieurs dans un environnement construit à partir d’un scan 3D et d’importer des objets de CAO, de robotique, d’outillages spécifiques.

Tous les contenus sont synchronisés en temps réel, ce qui permet de se réunir à plusieurs dans le monde virtuel sous forme d’avatar, quelle que soit la position géographique, mais également de capitaliser sur des données (PDF ou vidéos par exemple) et de les afficher dans le monde réel grâce à la réalité augmentée.

Un outil prometteur pour les opérations nucléaires

Concrètement, il est désormais possible pour un opérateur de bénéficier de l’aide à distance d’un expert dans le cadre d’une opération de maintenance ou encore d’être formée à distance par un spécialiste sur un équipement ou une intervention.


La solution pourrait rapidement avoir un impact concret sur le quotidien des spationautes en favorisant leur collaboration avec les équipes support à terre pour les opérations de maintenance ou d’installation.


Grâce à la réalité augmentée, l’utilisateur peut emmener le jumeau numérique sur le terrain, de manière à avoir un accès instantané à l’ensemble des données, avec une tablette ou un HoloLens. Ainsi, en visualisant une vanne avec sa tablette, l’opérateur de maintenance pourra directement avoir accès à des fichiers PDF, des vidéos ou textes qui y seraient liés.

Les gains sont multiples. Alexander Bolton précise ainsi que l’outil « permet de favoriser la communication entre les équipes, entre un bureau d’études et des opérateurs, et permet de présenter facilement les différents scénarii de construction ou de démantèlement. »

D’ITER à la station spatiale internationale

La start-up travaille déjà en partenariat avec Vinci Energies pour favoriser la bonne réalisation des chantiers d’ITER, du réacteur de recherche RJH, du démantèlement de Bugey, ou de la préparation du centre de stockage des déchets radioactifs Cigéo,…

Bien que cette technologie soit encore émergente, elle n’en a pas moins suscité l’intérêt de l’Agence spatiale européenne (ESA), en remportant son concours InnoSpace Masters. La solution pourrait rapidement avoir un impact concret sur le quotidien des spationautes en favorisant leur collaboration avec les équipes support à terre pour les opérations de maintenance ou d’installation.

En janvier 2019, la start-up aura une solution sur étagère mais elle reste ouverte dès à présent à la recherche de cas d’usages dans le but d’optimiser la technologie. 


Par Tristan Hurel (SFEN)