Taishan : feu vert pour le chargement du combustible du premier EPR
Construit par EDF et CGN, la centrale nucléaire chinoise de Taishan a franchi une étape clef avec l’autorisation de chargement du combustible dans l’unité 1 par l’autorité de sûreté chinoise (NNSA). Taishan 1 sera le premier EPR à produire de l’électricité dans le monde, marquant le début d’une nouvelle ère.
En autorisant le chargement du combustible dans l’unité 1 de la centrale de Taishan, la NNSA tourne la page d’un chantier titanesque et ouvre un nouveau chapitre du nucléaire, avec le lancement des réacteurs les plus sûrs et les plus performants du monde, dont les mises en services en Chine, en France et en Finlande s’échelonneront entre 2018 et 2019.
Avant d’autoriser ce chargement, la NNSA a conduit une revue de sûreté de cinq ans sur le projet. Tout au long du chantier, elle avait dépêché des inspecteurs sur place pour surveiller quotidiennement les aspects relatifs à la sûreté. Pour la NNSA, Taishan 1 remplit entièrement les exigences de sûreté.
Le fruit de la longue coopération franco-chinoise
Construits par une coentreprise franco-chinoise détenue à 30 % par EDF, les EPR de Taishan constituent l’un des aboutissements de la longue et riche coopération nucléaire franco-chinoise, démarrée il y a 30 ans sur la construction des réacteurs de Daya Bay. Pour l’autorité de sûreté chinoise, le démarrage prochain de Taishan 1 est ainsi « le résultat d’une étroite coopération entre les équipes chinoises et françaises qui se sont complétées en tirant bénéfices des atouts de chacun et en partageant le travail. »
Avec une puissance de 1 750 mégawatts (MW), Taishan 1 sera le plus puissant réacteur nucléaire de l’histoire. Il contribuera à alimenter en électricité bas carbone la province du Guangdong, la plus peuplée, avec 110 millions d’habitants, et la plus riche de Chine.
Une mise en service qui bénéficiera aux autres EPR
Dans un premier temps, la mise en service du premier EPR de Taishan donnera un premier retour d’expérience sur le fonctionnement de ces réacteurs de nouvelle génération qui bénéficiera à la mise en service des autres EPR actuellement en phase d’essai à Flamanville, en Normandie, et Olkiluoto, en Finlande.
Un réacteur nucléaire de toute dernière génération
L’EPR est un réacteur de toute dernière génération (« troisième génération »). Il intègre les dernières innovations industrielles et présente des performances accrues en matière de sûreté, de disponibilité et de respect de l’environnement.
Ainsi, si la probabilité d’un accident grave est infime (risque d’accident grave divisé par 10), des dispositions sont prises pour confiner la radioactivité et ainsi réduire les conséquences sur l’environnement et les populations. En cas de fusion du cœur, un récupérateur en béton très épais est installé sous la cuve du réacteur permettant de recueillir le combustible fondu et le refroidir. Par ailleurs, une coque en béton armé recouvre les bâtiments les plus sensibles, permettant de faire face aux agressions externes comme la chute d’avions militaires ou commerciaux.
Outre ces avancées, l’EPR se caractérise par une utilisation plus efficace du combustible, lui permettant de réduire de 17 % sa consommation de combustible par rapport aux réacteurs actuels.
Crédit photo : Framatome