Technocentre de Fessenheim : un projet d’économie circulaire pour les métaux TFA - Sfen

Technocentre de Fessenheim : un projet d’économie circulaire pour les métaux TFA

Publié le 24 mai 2022 - Mis à jour le 25 mai 2022

Le 19 mai, la Sfen a organisé un webinaire sur le projet d’un technocentre à Fessenheim. Conçu par EDF et Orano, celui-ci vise à valoriser des matériaux métalliques de très faible activité dès 2031.

La Sfen tient à remercier Olivier Giraud, directeur de la ligne projets filières déchets, Direction des projets déconstruction et déchets (DP2D – EDF) et à Jean-Michel Romary, directeur démantèlement et déchets (Orano) pour leur présentation, ainsi que Laurence Piketty, présidente de la Section technique 12 de la Sfen (Démantèlement et déchets).

Alors que la réglementation française considérait un déchet comme radioactif non en fonction de sa radioactivité mais de son lieu de production, un décret [1] autorise maintenant sous certaines conditions la valorisation de matériaux métalliques. La valorisation de ces déchets TFA permet d’envisager le renforcement d’une économie circulaire au sein de la filière nucléaire tout en préservant les ressources de stockage. Pour rappel, les déchets TFA sont gérés par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et stockés, depuis 2003, dans un centre dédié, le Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires), dans l’Aube.

En France, deux gisements de métaux présentant des enjeux importants de valorisation ont été identifiés : les diffuseurs et leurs circuits issus du démantèlement de l’usine d’enrichissement Georges Besse à Orano Tricastin (part valorisable estimée à 136 000 tonnes) et les générateurs de vapeur (GV) des centrales nucléaires (part valorisable estimée à 100 000 tonnes), qui sont remplacés au cours de l’exploitation du réacteur ou déposés lors des opérations de démantèlement. En outre, les producteurs estiment que 500 000 tonnes de déchets métalliques très faiblement radioactifs, potentiellement valorisables, seront produits au total en France à l’issue du démantèlement des installations existantes.

Le webinaire est disponible sur la chaîne YouTube de la Sfen

Le planning du projet

Tout d’abord, la construction se ferait sur le site de Fessenheim. L’une des raisons avancées lors du webinaire est le volontarisme des pouvoirs publics qui se mobilisent pour préserver des emplois industriels et nucléaires dans la région malgré la fermeture de la centrale en 2020. L’obtention du permis de construire est aujourd’hui prévue pour 2026 et la mise en service en 2031. En amont, le débat public est prévu sur la période 2023-2024.

Comment ça marche ?

Les gros composants comme les générateurs de vapeur seront décontaminés et les parties valorisables seront découpées puis fondues en lingots. Celles qui ne le sont pas seront envoyées au Centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage (Cires) comme c’est le cas aujourd’hui. Les métaux déjà découpés en amont eux subiront une phase de contrôle voire de décontamination puis ils seront modelés en lingots dans un four de fusion.

Qui sera propriétaire des lingots une fois recyclés ?

Le propriétaire du déchet est celui qui envoie les matières pour décontamination. Une fois décontaminés, les lingots seront eux propriété de l’exploitant à savoir probablement une société commune EDF/Orano. ■

Par la Sfen – Crédit photo – ©AFP – Sébastien Bozon

Pour en savoir plus, visionnez le webinaire ici (YouTube).

[1] 14 février 2022.