La transition énergétique en 4 questions
Le débat national sur la transition énergétique initié par le gouvernement bat son plein. Experts, industriels, scientifiques et citoyens sont invités à exprimer leurs points de vue sur l’épineuse question de l’avenir énergétique de notre pays.
Pourquoi entend-on parler de transition énergétique actuellement ?
En raison du débat national en cours, mais surtout parce que nous faisons face à de grands défis. Les effets néfastes des gaz à effets de serre, responsables du changement climatique, nous obligent à réduire le recours aux sources énergétiques fossiles, les plus polluantes en CO2. Or l’énergie mondiale est issue à 81 % des énergies fossiles (contre 13 % pour les énergies renouvelables, 6 % pour le nucléaire). La demande en carburants et en électricité va encore augmenter, du fait de la croissance démographique globale et de l’industrialisation des pays émergents.
Il faut donc penser un nouveau mix énergétique, capable de couvrir nos besoins tout en respectant mieux l’environnement.
Quels sont les atouts de la France dans ce contexte ?
La France est championne d’Europe pour la faiblesse de ses émissions de CO2, en grande partie grâce au recours au nucléaire pour assurer 75 % de sa production de courant. Notre sous-sol ne recèle pas de matières premières fossiles, en revanche la diversité de notre territoire permet d’envisager un recours accru aux énergies renouvelables : solaire, éolien, géothermique et surtout hydraulique, qui représente plus de 11 % de la production électrique.
Comment la France peut-elle réussir sa transition énergétique ?
Le scénario retenu devra être à la fois réaliste et prudent, incluant des économies d’énergie et la promotion des productions entraînant le moins d’émissions carbonées : énergies renouvelables et nucléaire. Utiliser moins de pétrole et de gaz pour se déplacer et se chauffer entraînera une hausse de notre consommation d’électricité. Les énergies renouvelables trouveront des débouchés dans des utilisations domestiques : voiture électrique, pompe à chaleur… Et le nucléaire restera une source d’électricité incontournable, puisque non soumis à la variabilité dont souffrent l’éolien ou le photovoltaïque.
C’est ce projet de transition que la SFEN soutient : le recours au nucléaire est un atout majeur pour lutter contre le réchauffement climatique, sans occasionner une hausse des prix intenable pour les consommateurs.
Qu’est-ce que ces choix impliquent ?
Pour parvenir à cette transition, il faut investir massivement dans des programmes de Recherche et Développement : pour développer les rendements des énergies renouvelables, améliorer notre capacité à stocker l’électricité, poursuivre l’élaboration des réacteurs nucléaires de quatrième génération… Une centrale de troisième génération est en chantier, mais une deuxième s’avère nécessaire dès maintenant.
Parallèlement, il faut se garder de précipiter l’arrêt de centrales plus anciennes comme Fessenheim, tant que l’Autorité de sûreté nucléaire ne l’impose pas. A ces conditions, la France pourra tenir son rang parmi les pays les moins polluants du globe, tout en s’assurant d’une production d’énergie durable et sûre.