Traversée de la Manche à la nage, Lauriane Bonnamant relève le défi
C’est en exerçant son métier d’analyste à l’usine de retraitement des combustibles à la Hague que Lauriane Bonnamant découvre la Normandie. Passionnée par le retraitement et grande nageuse, elle devient en 2018 la quatrième française à traverser la Manche à la nage.
Née à Metz en 1985 mais ayant grandi dans le Berry, à Bourges et Vierzon (Cher), Lauriane Bonnamant a découvert le département de la Manche et le Cotentin grâce à son travail. Titulaire d’un DUT en génie chimique-génie des procédés, la jeune femme rejoint le nucléaire au gré des opportunités professionnelles. À la recherche d’un emploi, elle découvre via Pôle Emploi une offre chez Orano sur le site de La Hague. Cette normande d’adoption s’est faite très rapidement au territoire et y a découvert que le nucléaire était très présent. « À Cherbourg et les environs, beaucoup de personnes sont salariées d’EDF, d’Orano ou de Naval Group et vivent du nucléaire ».
Depuis 2010, l’année où elle commence son travail, Lauriane réalise les analyses chimiques de contrôle de marche à l’usine de retraitement des combustibles de la Hague. À chaque étape, elle vérifie s’il est possible d’aller à l’étape suivante du retraitement. « Ce qui me plait le plus dans mon travail, c’est le retraitement en lui-même », précise la jeune femme. En effet, Lauriane se dit « fière » de participer à cette activité vertueuse qui permet de valoriser à nouveau la matière nucléaire.
Lauriane Bonnamant peut profiter chaque jour de la Manche. Un atout pour la jeune femme qui a commencé à nager à 4 ans et à faire de la compétition à 6. « J’ai fait beaucoup de compétitions en bassin, mais la nage en eau libre c’est autre chose. Dans le milieu de la natation, traverser la Manche à la nage c’est l’Everest. » Après une préparation exigeante, le 21 août, Lauriane réalise l’exploit. Depuis Sampire Hoe, en Angleterre, elle rejoint en 11 heures et 12 minutes la plage de Tardinghen (Pas-de-Calais). Ce défi personnel, la cherbourgeoise l’a lié à une action humanitaire en récoltant des fonds pour « 2bouts, ici et ailleurs », une association venant en aide aux enfants d’un village sénégalais. « Mon projet était de collecter de l’argent pour leur payer un moteur de pirogue, afin qu’ils puissent traverser plus facilement leur fleuve, notamment pour aller au seul hôpital de leur région. » Le pari est réussi puisque l’achat du moteur est d’ores et déjà assuré.
Pour Lauriane, cet exploit sportif n’est pas sans lien avec son activité professionnelle. « Comme dans mon travail, pour réaliser la traversée il ne faut rien laisser au hasard ; la sécurité est omniprésente et tout est préparé longtemps à l’avance. De l’extérieur le nucléaire peut faire peur, mais maintenant que je le vois de l’intérieur, je sais qu’il y a des normes, que tout est suivi, encadré. Orano s’applique d’ailleurs des normes plus élevées que la réglementation européenne ne l’impose ».
Bio Express