Un premier réacteur japonais autorisé au-delà de 50 ans d’exploitation
Pour la première fois au Japon, l’autorité de sûreté nucléaire a autorisé un réacteur à opérer au-delà de 50 ans. L’archipel continue et concrétise ainsi sa politique nucléaire visant à maximiser la production de l’énergie atomique.
Fin 2023, l’exploitant Kansai Electric Power Company déposait auprès de l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (NRA) une demande pour exploiter pendant 10 années supplémentaires le réacteur Takahama-1, le doyen des 12 unités en opération. La validation du programme d’exploitation et de maintenance de l’exploitant par la NRA marque l’aboutissement de cette demande. Le réacteur à eau pressurisée de 780 MW situé dans la préfecture de Fukui, mis en service en 1974 et redémarré à l’été 2023, va donc pouvoir produire à nouveau de l’ordre 6 TWh par an.
Remonter la part du nucléaire dans le mix électrique
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le Japon était en 2022 le troisième plus gros importateur de charbon au monde ainsi que le deuxième plus gros importateur de gaz naturel. Afin de réduire la facture énergétique le plus rapidement possible, la politique nucléaire japonaise, en plus du développement des renouvelables, met la priorité sur le redémarrage des réacteurs pour faire grimper la part de nucléaire de 6 % à 20 % d’ici à 2030. Il s’agit à la fois d’accélérer sur le retour sur le réseau des réacteurs, mais aussi de prolonger leur durée exploitation. Actuellement, cinq réacteurs sont en attente de redémarrage suite au feu vert de la NRA et huit autres sont en attente de la décision de l’autorité.
Selon les standards de sûreté de 2013, les réacteurs obtiennent une licence d’exploitation de 40 ans avec la possibilité d’étendre cette durée, une seule fois, de 20 ans. En décembre 2022, la NRA a modifié ce plafond réglementaire de 60 ans en permettant aux exploitants de soustraire les temps d’arrêt du décompte alors que de nombreux réacteurs sont restés inactifs toute une décennie suite à l’accident de Fukushima de mars 2011. Le réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Takahama devrait donc être le premier d’une série à être autorisé pour se diriger vers les 60 ans d’exploitation.■